La femme n’est (toujours) pas l’égale de l’homme

Femme, hommeLe fait d’avoir ses règles tous les mois, d’enfanter, d’avoir des seins et un vagin ferait-il de la femme un être inférieur ?
C’est pourtant sur la base de ces différences biologiques que toutes les sociétés patriarcales relèguent la femme au rang de sous-homme, lui déniant tout droit à exister socialement. Ce traitement différencié continue de régir honteusement le rapport de notre société aux femmes. Rien ne nous a été offert au nom de l’égalité ! Tous les droits que nous avons aujourd’hui, sont les fruits de nos luttes, arrachés par la force.

Malgré tous nos efforts, le sexisme persiste insidieusement. C’est un racisme primaire, entretenu politiquement, socialement, et culturellement. Il demeurera aussi longtemps que la loi ne l’érigera en délit. L’égalité commence là où la loi protège et assure à chaque femme la dignité et la liberté de se définir, non parce qu’elle est, mais par ce qu’elle choisit d’être.
Elle permet d’en finir avec l’ordre moral qui verrouille et annihile la vie des femmes et leurs velléités à disposer librement de leur corps.
Si la pilule comme l’IVG ont permis aux femmes d’avoir le choix de leur maternité, de ne plus faire de leur utérus le piège de leur sexualité, ces acquis n’en demeurent pas moins fragiles.
Sur le terrain, le recul est réel ! Réduction des moyens et inégalités territoriales d’accès aux IVG, déni d’accès à la contraception, à l’éducation à la sexualité pour les jeunes, spécialement ceux issus des classes populaires, paupérisation des femmes, violences conjugales, agressions sexuelles, pénalisation des femmes dans le monde du travail….tous les indicateurs sont au rouge ! …

Des générations entières de filles sont dépassées par nos débats et postures victimaires, philosophiques et archaïques, qui se cristallisent sur des sujets secondaires, alors que c’est sur la question de l’éducation au respect que la priorité doit, avant toute autre chose, être donnée.

Le respect c’est reconnaître la femme comme une personne consciente, libre, et qui peut opposer à la force, à la pression, le pouvoir de dire NON. C’est ce NON qui est émancipateur, et qui aurait du accompagné la libération sexuelle des femmes. Nous avons libéré les utérus mais pas le sexe des femmes ! Celui-ci continuera d’être un enjeu social tant que ne s’imposera pas à tous, l’idée simple, mais révolutionnaire, que « mon sexe m’appartient, donc je suis ! ».

Or, c’est tout à fait l’inverse qui se produit sur le terrain. Les rapports de domination s’aggravent. Les filles, souvent fragilisées par leur milieu familial et social, sont des proies de plus en plus faciles. Elles ne peuvent opposer leur NON face à des garçons, enfermés eux dans des schémas purement sexistes empruntés à la pornographie, où les filles ne sont que des sexes en libre service. Aussi, ce sont, avant tout, dans les comportements quotidiens, dans les relations ordinaires entre les deux sexes, que doit s’arracher le respect pour poser une réelle perspective d’égalité.

L’heure est au changement. Un tournant radical est à prendre.

Le féminisme doit laisser place à un mouvement mixte, moderne, dynamique, unitaire, solidaire, et populaire, porté par des femmes et des hommes de progrès. Il est temps de renverser ce féminisme à deux vitesses qui abandonne à leur sort les femmes les plus fragiles socialement.
L’émancipation ne peut être reléguée comme une variable d’ajustement dans une économie toujours prête à faire le sacrifice des plus faibles. C’est pourquoi l’enjeu à relever aujourd’hui, sera de mener de pair un combat social et un combat émancipateur, portés tous deux par les valeurs laïques.
L’égalité s’obtiendra certainement sur le champ des revendications politiques, se pérennisera par l’appui de la loi, mais s’institutionnalisera par le progrès des consciences.
A nous de relever ses défis, et de poser les bases d’un nouvel ordre social, mixte, égalitaire, et juste, où il sera possible de se regarder ailleurs que dans nos culottes, et enfin abolir la journée du 8 Mars !!!

Bouchera Azzouz

Une réponse á “La femme n’est (toujours) pas l’égale de l’homme”

  1. Bonjour!
    Je suis un homme, je me “bat” pour que chacun soit respecter, reconnu…
    Chacun, donc les femmes!

    Pour ma part, le droit au logement et à une vie décente est le minimum…
    Amicalement, Unpeudetao!

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