Appel des mères aux maires

« Emancipation des femmes des quartiers. »

Dans le domaine de l’égalité homme/femme, force est de constater que beaucoup reste à faire même si sur le principe tout le monde semble faire l’unanimité. L’héritage culturel de la domination masculine sur les femmes à laisser s’installer très naturellement des disparités tant en matière d’emplois, d’accès à la formation, d’ascension professionnelle, que des salaires etc…
La conséquence de tout cela c’est qu’aujourd’hui nombre de femmes vivent dans la précarité. Nous ne lutterons jamais efficacement contre la violence dans nos banlieues si nous ne mesurons pas l’incidence dans les équilibres sociaux et familiaux de cette précarisation des femmes issues des quartiers populaires. Leur donner les outils et les moyens de leur émancipation, c’est leur donner la reconnaissance sociale familiale et politique dont elles ont besoin pour être considérer et dans leur rôle de mère et dans leur rôle de femmes citoyennes libres et indépendantes.
Les municipalités ne peuvent soutenir les seules politiques des grands frères qui ont montré leur limite et qui excluent de leurs champs d’action toutes ces femmes. Elles sont pourtant les premières au devant des scènes de violences urbaines pour apaiser et ramener à la raison les jeunes garçons parfois leurs propres fils. Les exclure de la vie politique c’est les ramener à leur seule identité sexuée et ajouter à toutes les discriminations dont elles sont déjà victimes, c’est tout simplement ne pas les reconnaître comme individu.

Il est aujourd’hui urgent et nécessaire d’inscrire la lutte contre l’exclusion et la précarité des femmes au cœur de nos politiques sociales et familiales, car maintenir les femmes dans des poches de précarité contribue à entretenir les forces séculaires d’oppression qui ont conduit aux situations que nous connaissons. Prôner les discours égalitaires ne suffit pas, faire des lois non plus si celles-ci ne sont pas soutenues par de vraies politiques locales et régionales, influentes sur les leviers de la précarité des femmes. Ces leviers sont clairement identifiés : l’emploi, l’accès à la formation, la garde d’enfants et l’hébergement d’urgence pour celles victimes de violence, parce que ce sont des vecteurs d’émancipation assurant à chaque femme l’indépendance.

Aussi nous appelons l’ensemble des élus à s’engager sur ce combat et à faire de la lutte contre la précarité des femmes une priorité dans leur politique à venir en agissant sur ces leviers de manière ferme et ambitieuse.

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